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Les années Beaux-Arts!

  • vivianehuchet
  • 15 mai 2010
  • 4 min de lecture

Attention, cet article est un peu long. Armez-vous de courage!☺


Ni passéiste, ni nostalgique, je préfère vivre les moments présents et envisager l'avenir le mieux possible, malgré les réalités (mondiales) actuelles difficiles et pas très encourageantes.

Le texte qui suit est une sorte de bilan, sur des années qui ont construits et façonnés « mes recherches picturales », et une fois de plus, une façon de partager.


Quand j'étais enfant puis adolescente je dessinais tout le temps. Au crayon de bois ou au stylo à bille, (je remplissais les pages des fins de cahiers d'école de l'année terminée). Mes cours préférés c'étaient les cours de dessin et travaux manuels. Au lycée j'avais un professeur, Mr Eric Guillon Lemasne, artiste Nantais, qui m'a beaucoup appris. Nous avions 2h de cours par semaine et je les vivais pleinement.


Lorsque je suis rentrée à l'école des Beaux-arts de Nantes, en octobre 1981 (ouf! C'est loin) j'étais naïve et plein d'espoir! Heureusement pour moi car sinon je n'y serai jamais allée!

Dans cette école on apprend à se débarrasser de ses « défauts picturaux » et on réapprend à dessiner.

Enfin c'est ce que moi j'en ai tiré. Mais on étudie toujours, tout au long de sa vie, et les défauts sont tenaces.

Je voudrais particulièrement rendre hommage à un de mes professeurs, Mr Paul GUIMEZANES.

Il faut reconnaître que si l'on peut puiser beaucoup de connaissances dans cette école, ce sont surtout les ateliers autour de cet artiste qui m'ont le plus marqué et apporté.

Comme professeur il y a eu aussi Mr Pichon. Même si ses cours étaient plus académiques et si son personnage pouvait dérouter par sa critique aigue, il m'a apporté aussi.



J'ai dans mes cartons à dessins presque tout les croquis réalisés pendant ces années Beaux-Arts.

dessin de pierres 1 -BA-vh

En voici un exemple, lavis et crayon.


Format 50X35 cm - 1982?

Anecdotes :

Concours d'entrée aux Beaux-Arts. Un souvenir un peu flou...

J'ai en tête un conseil d'un élève des Beaux-Arts, rencontré lors du concours, qui me disait : « Si tu veux rentrer dans cette école fais un dessin très grand! ».


Premier cours avec Mr Guimezanes.

Nous (les élèves) sommes tous rassemblés en rond dans une grande salle autour de livres (disposés par terre par ce professeur).

Nous devons dessiner ces objets, chacun à notre façon.

Pendant que nous travaillons Mr Guimezanes nous observe, nous « suit », fait le tour des élèves, s'arrête sur nos feuilles.

Je dessine ces livres avec toute cette foi que j'avais mise dans ce nouveau départ de ma vie, (après 2 ans passés à travailler dans une usine d'habillement).

Mr Guimezanes est à côté de moi, le croquis est très avancé : j'ai fait un dessin tellement grand qu'il déborde de la feuille!

Le professeur me regarde, intensément.

Moi, à l'époque très timide et sauvage, je n'étais guère à l'aise face à cette proximité soudaine.

Il me fixe et me dit : « Tu aimes dessiner toi! »

Euh ! « Oui » lui ai-je répondu.

Et je pensais : Mais pourquoi il me dit çà? C'est évident puisque je suis à l'école des Beaux-Arts!

Héhé! C'est beau la naïveté!

J'ai compris beaucoup de choses bien plus tard...


Les cours de ce professeur étaient très intenses.

Perso, je sortais « lessivée » de ces ateliers!


Par exemple il nous faisait dessiner des oranges, et leur épluchures. C'était un vrai cérémonial : iI épluchait lentement ces fruits, de manière à ne pas rompre le tourbillon des pelures, tout en nous parlant. Nous étions jeunes et je ne pense pas que nous étions attentifs à ce personnage. Quoique...quand j'y repense...

Les sujets variaient : son écharpe, des pierres, des journaux qu'il déchirait et bouchonnait toujours aussi lentement et judicieusement, et qu'il disposait par terre, et nous dessinions ces « choses ».

Apprendre à voir, à regarder, à restituer, à vivre...les formes, les volumes, les lumières, les ombres.



dessin papier froissé 1- BA -vh










crayon sur papier fin, format 45X65 cm - 1983?










Dans d'autres cours il nous lisait les contes des Mille et une nuits (en n'abordant pas les paragraphes trop sensuels...) ou les aventures de Simbab le marin et nous devions dessiner suite à ces lectures.

J'en restituais des illustrations enfantines pendant que d'autres produisaient des dessins « plus littéraires ». C'était l'intérêt de cette école, ouverte à toutes les sensibilités.

Les aventures de Simbab le marin...gouache blanche et noire sur papier kraft

format 45X60 cm - 1983?

Autre anecdote.


Plusieurs cours et jours ont passés. 2ème année.

Je pense que j'étais déjà dans une autre réalité. Ouh! ouh ! L'école des Beaux-Arts, c'était quelque chose. Et ma vingtaine d'années aidant (ou pas aidant justement) je charriais des sacrés états de vie, très bizarres et déprimants...Bref!


Nous dessinions cette fois ci d'après un moulage en plâtre, travail d'une élève.

Comme à chaque fois, le professeur faisait le tour, regardait nos travaux, donnait des conseils. Arrivé à moi, il me regarda encore très intensément (et moi toujours aussi farouche!)

Moment gravé dans ma mémoire!

Il me dit : « tu as compris, Toi! Tu as compris!»

Ouh la! S'il dit çà c'est qu'il se passe quelque chose dans ce dessin. Parce qu'il n'était pas prompt à faire des compliments.

croquis d'après moulage plâtre - BA-vh

Le fameux dessin! format 50 X 65 cm - crayon sur papier fin.

Le plâtre était de Cati Jouan, artiste maintenant. Je m'en souviens très bien.




Autre Anecdote (cours de Mr Pichon).


A l'époque je dessinais plutôt au crayon, timidement sans doute.

Nous avions à faire nos autoportraits et je l'ai réalisé au fusain.

La méthode était de se regarder dans un miroir et de se dessiner.

J'étais en retard pour faire le troisième volet, le profil.

J'ai donc fais très vite le troisième croquis chez moi avant d'aller au cours.

Quand il a vu le résultat épinglé au mur il était surpris et étonné, et il me dit : « Moi qui vous croyais timorée avec vos crayons » Et il m'a fait des remarques positives sur ce profil que j'avais dessiné rapidement.

portrait halluciné pour rire - BA- vh

Du coup cela m'avait encouragé à utiliser le fusain et je m'étais amusée à faire mon autoportrait halluciné (pour rire) (1984) : un clin d'œil à celui de

Gustave Courbet (ci-après) car j'étudiais ce peintre à l'époque.


autoportrait hallucine - courbet

"le désespéré" vers 1843, peinture de Gustave Courbet












EhBien, tous ces souvenirs, çà marque, on ne les oublie pas!


Ces deux « Messieurs », Mr Guimezanes et Mr Pichon, sont décédés depuis sans que je puisse les revoir et leur dire ...tant de choses!


Et puis je parlerai, peut-être..., un jour..., des autres enseignements de cette école : les cours de modèles vivants, les travaux sur la couleur, les ateliers volumes, photo, lithographie, la culture générale, etc... la liste est longue. Il y a aussi les anecdotes plus pessimistes et sombres, mais finalement, elles m'ont données la niaque! Héhé!


A suivre...





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